QI BO répondit : obéissant au Tao, les anciens se modelaient sur le YIN-YANG et se conformaient aux nombres. Ils étaient modérés dans leur alimentation et réglés dans leurs activités. Ils évitaient le surmenage, se gardaient de détériorer leur corps et leur esprit, se permettant ainsi de vivre un siècle.
Les gens d'à présent n'agissent plus de même, ils se gavent d'alcool, sont téméraires et luxurieux. Les passions épuisent leur essence (JING) et dilapident leur souffle (Qi) naturel. Insatiables et inconsidérés, ilsse livrent à leurs penchants, vont à l'encontre des vraies joies de la vie, s'agitent sans mesure et se fatiquent prématurément.
Les sages de la, à bien contenir antiquité apprenaient à chacun à éviter à temps les "influx néfastes et les vents nocifs" (les causes externes des maladies), et à maintenir par le calme et et la concentration leur souffle naturel dans la docilité, à bien contenir leur esprità l'intérieur de telle sorte que les maladies soient sans prise. Grâce à la restriction des appétits et à la contention des velléités, le coeur demeure paisible et sans émoi, le corps travaille sans s'épuiser, le souffle (l'énergie vitale)suit un cours régulier et chacun d'eux est satisfait.
Appréciant leur nourriture, contents de leur vêtement, joyeux dans leur modeste condition, sans envie pour de plus hautes conditions, les gens étaient ce qu'on appelle "simples". Aucune cupidité ne ternissait leur regard, aucun déréèglement n'atteignait leur coeur. Gens ordinaires ou savants, sages ou non, tous ignoraient les émois car ils se conformaitent au TAO. Ils atteignaient l'âge de 100 ans sans que leur activité se lasse car leur vertu était sans défaillance"